Dans le rétro

BUVARD DE CENDRE

1969
Ce titre est une référence au poème d’André Breton « Le buvard de cendre » de son recueil Clair de terre qui se termine par cette phrase : « Cœur lettre de cachet ». Ce premier court-métrage fut tourné avec une caméra Paillard Bolex mécanique 16mm avec l’aide de mes amis dans les décors des ateliers du quartier de Levallois-Perret en cours de démolition pour faire place au périphérique et dans les champs et sur les routes de l’Île-de-France. La Tour Eiffel, phare énigmatique, est le fil rouge de ce récit peuplé de danseuses, de saxophonistes et de gangsters
poursuivant un prêtre égaré. C’est une personnage burlesque, queue de pie et chapeau melon, inspiré de Buster Keaton et des personnages de Magritte, qui mène la danse. Il s’agit d’un rêve éveillé dont le rocambolesque côtoie la poésie de couleur surréaliste.

MAKING OFF DE BUVARD DE CENDRE

1969
C’est l’ami Jean-Michel Ramade qui nous suivait avec sa caméra dans la séquence tournée sur l’immeuble du 6, boulevard de Grenelle. Elle restitue parfaitement la cavalcade échevelée du petit groupe burlesque animé par un esprit
post-soixante-huitard.

VIOLONSPHERE

1971
De nouveau dans un rêve éveillé, le personnage central est interprété par moi-même. Il y a des personnages de Magritte dans son habillement. Cet étui à violon, en guise de bagage, est un hommage à mon beau-père Emile Maze (1876-1974) qui fut second violon aux Concerts Colonne et peintre amateur. Il joue un vieux roi bienveillant dans une séquence du film. Il s’agit d’une quête initiatique, d’un voyage hallucinatoire qui s’achève dans une méditation devant le soleil couchant. Ce personnage qui déambule de Montmartre au village de Sainte-Agnès (06500) traverse l’histoire, du Moyen-Âge à la société de consommation en effleurant la Seconde Guerre mondiale.
Le thème central est le cercle, le ballon sous toutes ses formes. On pourrait penser à la série Le Prisonnier, mais je ne l’avais pas vue à l’époque. Ce ballon qui poursuit le personnage principal est le mystère du destin qui pousse l’être humain à avancer et à traverser les images de sa vie.

LES PINSONS ROSES

1971
Dans le cadre du château de Raray où Jean Cocteau tourna des séquences de « La Belle et la Bête » (1946), une petite communauté de personnages perdus dans le temps, une aristocrate des années folles, une jeune fille rêveuse de la fin du XIXème siècle, un constructeur d’aéroplane des années dix, un majordome lubrique et un jeune marquis désespéré, vivent des moments suspendus à leurs désirs dans un château à l’abandon. Ce grand rêve d’inspiration surréaliste décline des thèmes qui me seront toujours chers : le merveilleux, le mystère, la femme inspiratrice, les pionniers de l’aviation d’avant 1914, des périodes d’histoires qui se croisent au son de musiques romantiques qui ont ma préférence. Par certains aspects, ce film était prémonitoire quant au destin de chacun des acteurs.